samedi 23 février 2013

Enculés d'espagnols (les misérables du 21ème siècle, lol)


Paulo et Jeanne sont deux gamins de 6 et 8 ans. Deux gosses banals comme tant d'autres qui s'amusent à se courir après l'un l'autre.
Faut dire qu'avec la crise, ils sont obligés de sortir et de s'occuper. Ni télé, ni ordi, ni console de jeux, rien pour les abrutir et pourtant... pas plus intelligent pour autant.
Paul est le plus jeune mais il est plus grand que sa sœur, après on parlera d'égalitarisme des sexes et tout le tralala mais que veux-tu la nature est une chienne.
Deux gamins qui s'amusent à se courir après l'un l'autre sous le soleil brûlant de Barcelone.
Le foot, ça ne les intéressent pas, l'alcool pas encore, la seule chose qui les intéressent, c'est de se voir l'un l'autre et leur père adoré.
Leur père, c'est Carlos, on n’est pas là pour juger, chacun sa culture... A ce qui parait, c'est un chouette nom dans ce genre de pays...
Carlos, il travaille dans une usine automobile. Quand il était plus jeune, il adorait les voitures comme un gros beauf, alors ce métier, c'était génial il s'était dit. Il a vite déchanté quand il s'est rendu compte qu'en plus du fait qu'il ne pourrait jamais se payer les voitures qu'il aide à fabriquer à cause de son salaire minable, il faisait du travail à la chaîne, répétitif, ennuyant.
Le genre de métier où ton cerveau se déconnecte pour ne pas se suicider. Le problème, c'est que le cerveau ne se reconnecte pas toujours.
Sa femme, Lorena, travaillait dans une autre usine qui fabriquait des t-shirts, à la chaîne là aussi... Il n’aurait pas fallu que l'un d'eux soit plus intelligent que l'autre.
Pour éduquer leurs gosses et en faire des génies, ils avaient toutes les compétences requises.
Avec la crise, de biens beaux messieurs firent leur apparition à la télévision. De beaux costumes-cravates, chemises impeccables, expliquant aux dégénérés qui avaient encore une télé qu'il fallait se saigner les veines pour la relance économique, pour l'euro, pour nos enfants.
Lorena, sans doute par son manque de lyrisme ne compris pas la métaphore et se trancha les veines. Idiote, l'immolation par le feu est tellement plus médiatisé par les quelques journalistes qui ont encore des valeurs et se disent que ce foutage de gueule n'est pas bien.
Pendant que Lorena, Carlos et tant d'autres se saignaient les veines, au propre comme au figuré, les Etats qui tirent leur légitimité du contrat social et de la volonté du peuple, déversaient des milliards d'euros en intérêt aux banques qui avaient foutu le bordel.

Paulo et Jeanne, eux c'est des gamins, pas très malin qui plus est... Ils n’ont pas compris ce qu'est la crise, par contre,  ils ont compris qu'ils ne verraient plus leur mère.
L'enterrement étant trop chère, elle fut incinérée. Oui mais attention, c'était une belle incinération, pas un feu de tafiole syndicaliste qui allume deux-trois pneus, non, un vrai feu comme celui qu'il y a au cul de ta meuf quand t'es pas avec elle en soirée.
Maintenant, ils sont en train de courir dans la ville, peu de chance de se faire écraser, peu de gens savent encore se payer l'essence de la bagnole.
Leur père avait l'air ailleurs aujourd'hui, comme à la mort de leur mère. Ils ont préféré le laisser respirer un peu et sont parti jouer.
C'est justement en arrêtant de respirer qu'il comptait mettre fin à ses jours, la corde au cou, le dernier bijou qu'il pouvait se payer.
Il avait appris la veille que son usine fermait, 20 ans de bons et loyaux services. Mais qu'est-ce que tu veux, c'est la crise donc ciao.
Bye-bye, on délocalise. Et merci pour tout, à la revoyure.

Dès que Paulo et Jeanne avaient quitté la maison, Carlos fit sa prière. Plus d'argent pour les entretenir, s'il mourrait, les gamins allaient être placés dans un centre où on allait s'occuper d'eux correctement. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire se dit-il.
Sa femme lui manquait trop, c'était trop dur pour lui. Il avait décidé, lui aussi, de délocaliser définitivement son être vers le paradis. S'il existe.
Il appela la police pour qu'ils évitent à ses enfants la macabre découverte, écrit "je vous aime, papa" sur un papier chiffonné, fit un nœud et puis basta.


Attention, qu'on se comprenne bien... les spanish, les pauvres, tout ça, j'm'en fou.
Perso, j'ai été socialiste pendant longtemps... normal, je ne suis pas blindé aux AS et c'est pas avec mes écrits que je vais toucher des pépètes... Non... Je risque même plus de payer de la thune à des associations auto-proclamée "représentante des populations d'origine discriminées qui sont triste parce que les autres sont méchants bouhouhou".
T'es pour la solidarité quand t'es pauvre ou que tu sens que tout peut basculer à tout moment.
Mis à part ça, j'avais besoin de me donner du crédit, faire un écrit montrant qu'au fond, j'suis quelqu'un de bien, comme ça les bobos gauchistes viderons leurs fonds de poches pour se payer ma littérature si un jour un éditeur suicidaire publie mes écrits.
"Lolipopo était un homme de gauche, ses écrits étaient tellement plus profonds que la caricature que ses détracteurs ont voulu faire de lui. Il suffit pour s'en convaincre de lire son magnifique écrit "PD d'espagnoles""

Les quelques euros qu'ils mettront dans ce livre, c'est toujours quelques euros qui n'irons pas dans la poche des banquiers ni des clodos. Deux bonnes actions pour le prix d'une.
Et moi, ça me permettra de me payer une bonne bouteille de binouze. Et qui sait, peut-être qu'un amerloque voudra mettre en comédie musicale ma prose. Cela tombe bien, elle est à vendre.
Merci, Amen.

Blasé à 24 ans... blasé de ce monde de con.